Empirisme

Théorie selon laquelle toute connaissance vient des sens. Le terme désigne également la méthode d'observation et d'expérimentation employée par les sciences naturelles. Souvent, on oppose l'empirisme au rationalisme, qui affirme que l'esprit peut appréhender certaines vérités directement, sans passer par le sensible.

Les empiristes ont tendance à insister sur le caractère incertain et probabiliste des connaissances, tandis que les plus dogmatiques des rationalistes vont affirmer qu'il est possible d'arriver à des connaissances absolument certaines. Selon les empiristes, le scepticisme philosophique établit les limites de ce que l'esprit humain peut espérer accomplir, et oriente le chercheur vers les domaines où il peut espérer appliquer son talent de façon pragmatique. Pour les rationalistes, parvenir à réfuter entièrement le scepticisme permet de constituer des assises parfaitement solides pour la connaissance.

Ironiquement, ce sont les grands rationalistes de l'histoire (Platon, Descartes, Spinoza, Leibniz) qui ont imposé leur conception d'un univers intelligible, de lois régissant l'ensemble du cosmos, d'un grand tout unifié, d'esprits capables d'interpréter le monde, ce qui correspond essentiellement à la pensée scientifique contemporaine. Au contraire, les réserves exprimées par les grands empiristes (Locke, Berkeley, Hume) sur la nature subjective des connaissances, l'importance que revêtait la foi, à leurs yeux pour aller au-delà des perceptions immédiates, leur scepticisme têtu quant à la capacité réelle de l'esprit humain d'aller vraiment au fond des choses ont été repris, pour l'essentiel, par le monde anti-scientifique.

Voir également: Naturalisme

Pour en savoir plus

Popkin, Richard H. and Avrum Stroll. Skeptical Philosophy for Everyone (Prometheus Books, 2001).